Les IAC telles que les administrations gouvernementales, les OPC et autres organismes comme les chambres de commerce ou les organisations sectorielles sont des bénéficiaires prioritaires de l’assistance technique offerte par l’ITC. La présence de l’ITC dans les pays partenaires étant limitée, il s’en remet au vaste réseau d’IAC pour instiller la devise de l’ITC, «Des exportations pour un développement durable», dans les pays et dans les régions. Les IAC sont donc des bénéficiaires d’assistance technique ainsi que des partenaires essentiels dans la mise en œuvre des programmes de l’ITC.
En 2011, la collaboration entre l’ITC et les IAC s’est concentrée sur quatre domaines principaux : création de biens publics mondiaux axés sur le développement des IAC; fourniture d’un soutien personnalisé pour améliorer la performance globale des IAC; fourniture d’un soutien spécialisé pour des services ciblés des IAC; et adoption d’une approche holistique des infrastructures de développement des exportations dans un secteur, un pays ou une région.
Biens publics mondiaux pour les IAC
De par sa petite taille, l’ITC n’est pas en mesure d’offrir des solutions personnalisées à toutes les IAC des pays partenaires. En 2010 et en 2011, l’ITC a pu soutenir directement chaque année 36 IAC sur 964 au total qui opèrent dans les pays en développement. Pour pouvoir offrir plus qu’une assistance technique directe, l’ITC a élaboré une série d’outils pouvant être utilisés par les IAC pour améliorer leur performance au service des PME des pays en développement.
En 2011, l’ITC a amélioré son portefeuille de biens publics mondiaux, lequel doit être déployé en 2012. Trois modules de formation conçus pour renforcer les capacités des IAC ont été élaborés et deux autres sont en cours d’élaboration. Ces modules portent sur l’évaluation institutionnelle, la stratégie et la gestion, les portefeuilles de services, le réseautage et la mesure de la performance. À partir de 2012, les modules de formation seront intégrés aux programmes axés sur la consolidation des IAC.
L’amélioration de la performance des IAC passe impérativement par l’évaluation de leur efficacité organisationnelle. À cet égard, l’ITC offre aux OPC un point de vue indépendant fondé sur une comparaison avec les bonnes pratiques commerciales d’organisations similaires. À partir d’une analyse de la maturité conçue et développée par l’ITC, le programme d’étalonnage permet aux OPC de recenser leurs points forts et leurs points faibles tout en offrant une plateforme d’apprentissage souple pour s’améliorer. Grâce au soutien financier du Guichet I de l’ITF, un projet pilote et innovant a été lancé en 2011 en faveur d’un groupe représentatif d’OPC : MATRADE pour la Malaisie, PROEXPORT pour la Colombie, l’UEPB pour l’Ouganda, AUSTRADE pour l’Australie, FINPRO pour la Finlande et BEDIA pour le Botswana. La méthode d’étalonnage a été définie, les contributions ont été réunies, et des outils spécifiques ont été conçus et testés par les OPC pilotes. Les informations détaillées communiquées en retour par ces OPC permettront d’orienter le projet en 2012, lequel sera élargi pour englober un plus large public d’IAC après 2013.
Ameliorer la performance des IAC
L’ITC offre des solutions pour améliorer la performance des IAC des pays en développement. En 2011, un certain nombre d’organisations ont bénéficié de son soutien, y compris l’APEX-Brésil, l’IPEX Mozambique, et le réseau d’IAC de la région du corridor septentrional du Pérou.
Depuis 2009, l’ITC conseille l’Apex-Brésil dans différents domaines considérés comme prioritaires par l’organisme. Deux volets de ce soutien personnalisé, financé directement par le Brésil, ont été menés à leur terme en 2010. En 2011, l’ITC a aidé l’organisation à recenser ses points forts et ses points faibles en établissant une cartographie de ses produits et de ses services. Une équipe de base de l’organisme a été formée à la conception de mécanismes permettant de mesurer l’efficacité et l’efficience du service, et ces connaissances ont été utilisées pour élaborer une nouvelle stratégie d’entreprise alignée sur les résultats escomptés par les entreprises exportatrices.
Par le biais du programme EnACT, l’ITC a soutenu les IAC pour leur permettre d’optimiser leur efficacité et la qualité de leurs services dans le sillage des changements sociaux, économiques et politiques liés au Printemps arabe. La plupart des IAC de la région arabe sont en train de se positionner, de s’adapter à la nouvelle dynamique imprimée à la région et d’assumer un rôle de liaison avec le public dans leurs pays respectifs. À travers le programme EnACT, l’ITC a travaillé avec des IAC telles que l’ALGEX et l’ONA en Algérie, le FTTC en Égypte, le JEDCO en Jordanie, la FEDIC et Maroc Export au Maroc, et le FTTC et l’ONAT en Tunisie.
Afin d’améliorer les capacités de gestion opérationnelle et stratégique du Centre du commerce de la Palestine, PALTRADE, l’ITC a procédé à une évaluation institutionnelle ayant permis d’établir la liste des domaines qui, dans le Centre, devraient bénéficier d’un renforcement des capacités. Ces besoins seront pris en compte en 2012 à travers une combinaison de cours de formation au renforcement des capacités et d’interventions de réseautage afin de relier PALTRADE à d’autres OPC parmi les meilleures de leur catégorie. Une étude menée auprès de la clientèle a été demandée, avec le concours de l’ITC, pour recenser les obstacles au commerce et voir ce que PALTRADE pourrait faire pour aider à les surmonter.
Jusqu’à fin 2011, l’ITC et l’ONUDI faisaient partie d’une équipe conjointe chargée d’améliorer l’environnement d’affaires et de faciliter les échanges au Mozambique. L’objectif premier de l’ITC dans le cadre de ce projet financé par l’UE était de consolider l’IPEX, la principale OPC du pays. L’IPEX a réussi à rallier les parties prenantes publiques et privées à une Stratégie nationale d’exportation, laquelle doit encore être approuvée par les décideurs politiques. Les services de l’IPEX aux PME du Mozambique ont été renforcés par la fourniture régulière d’intelligence commerciale pertinente sur une plateforme web, y compris des informations sur le conditionnement.
Les IAC, les PME et les décideurs politiques ont activement collaboré au Pérou dans le cadre de l’actualisation de la stratégie nationale d’exportation en 2009 et 2010. Grâce à cet exercice, les parties intéressées ont pris conscience de la nécessité de renforcer les services de promotion des entreprises dans la région du corridor septentrional du Pérou. Un programme sur trois ans, financé par la Suisse, a été lancé en 2011 dans le but de renforcer les capacités des IAC locales d’offrir des services répondant aux besoins des exportateurs de produits agroalimentaires de la région. En 2011, étant mieux à même de définir les besoins des entreprises locales, le réseau d’IAC a pu améliorer son offre de services. Un mécanisme de consultation informelle a été mis en place pour approfondir le dialogue avec les autorités nationales sur les problèmes structurels qui sapent le potentiel d’exportation à long terme de la région. Des efforts seront encore déployés dans ce sens à l’avenir. Les résultats précoces enregistrés dans le cadre de ce programme sont la résultante d’une étroite collaboration et d’une participation active des institutions privées, publiques et universitaires.
Appui specialise aux IAC
En 2011, un appui spécialisé a été offert dans des domaines tels que l’accès aux financements, les aspects juridiques du commerce extérieur, la gestion de la qualité, l’intelligence commerciale et la représentation commerciale à l’étranger.
En Zambie, l’ITC a travaillé en partenariat avec l’Agence de développement de la Zambie et des banques locales telles Zanaco et Investrust pour améliorer l’accès aux financements pour les PME exportatrices. Quarante-cinq PME zambiennes ont pu établir des projets bancables et instaurer une gestion financière saine après avoir bénéficié d’un encadrement par les IAC partenaires. Les banques locales ont à présent davantage conscience du potentiel commercial des prêts accordés aux PME de même que des risques qui y sont associés, et elles se sont engagées à traiter plus rapidement et à évaluer de manière plus précise les demandes de prêts à l’aide d’outils dédiés.
En Haïti, l’ITC a travaillé avec des institutions du secteur public et du secteur privé afin d’améliorer la gestion de la participation du pays aux traités internationaux. En 2011, un rapport sur le cadre juridique du commerce international a été préparé, dans lequel les parties intéressées ont recensé 43 conventions internationales prioritaires pour la prochaine période biennale.
L’ITC apporte sa contribution au FANDC de l’OMC pour améliorer les capacités des pays en développement de satisfaire aux normes à l’exportation. En 2011, l’ITC a aidé le Nigéria à renforcer les capacités des secteurs de la graine de sésame et du beurre de karité pour faire face aux mesures SPS, en partenariat avec le Conseil de promotion des exportations du Nigéria. En République-Unie de Tanzanie, le Conseil pour le développement de l’horticulture s’est doté d’infrastructures et a défini la portée de son futur système de prestation de services afin d’améliorer ses services de promotion des entreprises en rapport avec les normes et la qualité. Le conseil est ainsi devenu l’IAC chef de file des secteurs de l’horticulture et du tourisme en matière de renforcement des liens entre les chaînes de valeur.
Le renforcement des capacités d’un pays de représenter les intérêts de ses entreprises à l’étranger est un service très demandé de l’ITC. En 2011, l’amélioration des compétences des représentants du commerce extérieur en matière de promotion du commerce et de développement des exportations faisait partie d’un certain nombre de projets tels que l’EnACT en Algérie, le Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Régionale (PACIR) en Côte d’Ivoire et le NTF II au Bangladesh.
Batir les infrasturctures de développement des exportations
Consolider toutes les IAC d’une chaîne de valeur donnée pour leur permettre de réaliser un objectif commun passe par l’adoption d’une approche holistique du développement des infrastructures «immatérielles» sur lesquelles reposent la promotion du commerce et le développement des exportations dans un pays ou une région. Cette approche exige du temps et n’est pas dénuée de risques; elle est cependant très prometteuse en termes de durabilité des résultats et d’appropriation au niveau local. Dans un grand nombre de ses programmes d’envergure, l’ITC aborde de manière globale le renforcement des IAC, y compris dans le PACT II, le NTF II et le Programme tous ACP relatif aux produits de base agricoles (AAACP).
L’objectif premier du programme PACT II est l’intégration régionale par le commerce international au sein des trois régions couvertes par le programme en Afrique : COMESA, CEEAC et CEDEAO. L’établissement d’une structure régionale d’IAC à l’appui d’un secteur privé intégré à l’échelle régionale est un résultat important du programme. Dans chaque région, l’ITC aide ce que l’on appelle des «IAC faîtières» à constituer un réseau d’IAC nationales et régionales et à instaurer une gestion débouchant sur des résultats. Un système de cartographie des IAC permet aux IAC faîtières de recenser les compétences et les synergies des IAC membres du réseau, et d’évaluer les points forts et les points faibles du réseau. En 2011, une cartographie des institutions a été établie, à divers degrés, dans les trois régions. Les bases de la structure du réseau institutionnel ont été jetées dans chaque région et seront administrées localement. Les secrétariats et les IAC des trois régions ont adopté les outils de GAR. De plus amples informations sur le PACT II sont données dans l’étude de cas dans la présente section.
Le programme de développement du secteur financé au titre du NTF II se concentre sur le renforcement de la compétitivité des secteurs à fort potentiel dans des pays choisis. Pour ce faire, les capacités du réseau d’IAC (généralistes et sectorielles) sont renforcées pour leur permettre d’offrir des services liés à l’exportation améliorés aux PME. À titre d’exemple, en 2011, des IAC du Bangladesh ont ajouté à leur portefeuille de services un service d’appariement d’entreprises après avoir réussi à tisser des liens entre des PME bangladeshi du secteur des services des technologies de l’information (TI) et des acheteurs potentiels en Europe.
En Ouganda, des IAC généralistes et celles de la filière café sont aujourd’hui mieux à même de parvenir à des résultats, tout en approfondissant les formations et les services consultatifs aux PME. Les capacités de l’association des professionnels du café, NUCAFE, ont été évaluées, ce qui a permis d’adopter une nouvelle approche stratégique de l’amélioration des moyens de subsistance des caféiculteurs et des associations d’agriculteurs. Une équipe mixte de consultants nationaux et internationaux a dressé l’état des lieux des associations d’agriculteurs NUCAFE pour savoir comment elles percevaient les services offerts et les possibilités de créer à l’avenir de nouveaux services.
Au Sénégal, l’OPC nationale et les associations du secteur horticole se sont encore spécialisées dans les services d’information commerciale pour le secteur de la mangue et offrent à présent des services consultatifs en matière d’agriculture contractuelle. L’Association kényane des exportateurs de produits frais s’est spécialisée plus avant dans les services consultatifs sur les arbres fruitiers et a l’intention d’utiliser les connaissances assimilées dans l’organisation à l’achèvement du projet. En Afrique du Sud, l’Agence de développement des petites entreprises utilise les connaissances et le savoir acquis par le biais d’un Programme de tutorat et de conseil à l’exportation pour offrir des services consultatifs personnalisés aux PME et leur permettre de développer leur activité à l’exportation. Le Conseil sud-africain du rooibos a adopté une approche holistique pour améliorer le positionnement stratégique de la filière et pénétrer de nouveaux marchés. Le Durban Automotive Cluster offre à présent un service «analyse des lacunes dans la préparation à l’exportation” qui aide les fabricants de second rang de pièces automobiles à recenser les failles qui sapent leur compétitivité à l’exportation.
L’ITC a travaillé avec des entreprises appartenant à des femmes au Pérou, tout d’abord dans le cadre d’un projet financé par l’Espagne, et aujourd’hui au titre du programme Les femmes et le commerce financé par le Royaume-Uni. Bien qu’elle n’ait été lancée qu’en 2011, l’OPC péruvienne PromPeru est d’ores et déjà en mesure d’offrir des services consultatifs spécialisés aux PME du secteur de l’alpaga. Grâce à sa collaboration avec l’ITC, PromPeru s’est constitué un réseau de contacts aux États-Unis et a acquis de nouvelles compétences en matière de conception, de promotion et de commercialisation de vêtements en alpaga. À partir de mi-2012, les femmes à la tête d’entreprises travaillant l’alpaga pourront mettre en valeur leurs compétences créatives grâce à un diplôme spécialisé en création textile dans le cadre d’un accord conclu avec l’Instituto del Sur (ISUR) d’Arequipa. Cette approche pourrait bien faire d’Arequipa un centre mondial de la création de vêtements en alpaga. De plus amples informations sur ce programme figurent dans l’étude de cas dans la présente section.
L’ITC travaille aussi en partenariat avec des IAC mexicaines pour autonomiser les entreprises appartenant à des femmes qui produisent des bijoux en argent et en perles de verre et leur permettre de travailler avec les États-Unis. Depuis mi-2011, un certain nombre d’entreprises ont amélioré leurs connaissances des exigences du marché américain en matière de création et de qualité. L’ITC, en collaboration avec le Secretaria de Economía du Mexique, continuera en 2012 d’assister ces entreprises pour leur permettre de créer de nouvelles lignes de bijoux et de se doter d’un réseau commercial.
Le renforcement des IAC dans les chaînes de valeur régionales pour assurer une croissance durable des exportations était un élément intrinsèque de l’AAACP financé par l’UE et qui s’est achevé en 2011. Ce fut notamment le cas de la stratégie et du développement sectoriel du secteur du coton, des textiles et des vêtements en Afrique. Une approche globale a toutefois aussi été instaurée pour chaque secteur agroalimentaire des pays couverts par le programme. Pour la filière coton, l’approche a consisté à renforcer les IAC nationales et le réseau régional d’IAC soutenant les entreprises africaines travaillant le coton. En 2011, les associations nationales du coton en République-Unie de Tanzanie, en Ouganda et en Zambie ont amélioré leur structure, leur gouvernance et leurs opérations pour accroître l’efficacité de la branche. Le Mozambique, la Zambie, le Zimbabwe et le Malawi ont conclu un accord de coopération sous-régional sur le coton dénommé MoZaZiMa. L’Association cotonnière africaine, qui assure la promotion du coton africain sur les marchés asiatiques, a entériné un plan d’activité 2011–2016 visant l’efficacité à long terme des entreprises africaines. Elle s’est aussi dotée d’un Comité de commercialisation et a élaboré son plan de travail. Les avantages de ces initiatives devraient perdurer grâce au soutien de l’ITC au titre d’un programme de suivi en 2012.
Le renforcement régional des IAC pour le développement des PME africaines était aussi un objectif du projet financé par l’UE pour consolider le réseau de fournisseurs de services de développement des entreprises, en mettant l’accent sur les services pour la qualité, le conditionnement et la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Grâce au renforcement du réseau des spécialistes du développement des entreprises en 2011, les IAC disposent à présent de connaissances plus solides pour offrir des services spécialisés aux PME.